CHÈRES PUPILLES, MIRETTES, LENTILLES, ET AUTRES PAIRES DE LUNETTES,

Si les mots vous parlent un tant soit peu, que ce soit par conviction littéraire, par devoir professionnel ou par engouement stylistique, vous trouverez ici une myriade d'échantillons plus ou moins substantiels, laconiques ou étoffés, toujours digestes et bien tempérés, voués à alimenter votre bonheur de lire et / ou votre besoin de faire rédiger.

vendredi 14 décembre 2012

CHIENNE DE VIE
Bestiaire mélodramatique futile et désemparé.















Bernard l’ours.
Bernard ne fait pas semblant d’être un ermite : c’est vraiment un ours.
Depuis qu’il est tout petit, il fuit le remue-ménage et la compagnie, prenant un plaisir non dissimulé à se vautrer dans une solitude profonde et bien trempée.
Il végète comme personne. Tant et si bien qu’il hiberne par tous les temps.
Son dada, c’est le dodo.
Sa tanière est un sanctuaire.
Il vit couché et dort debout. Et il n’ouvre ni la bouche ni les yeux.
Encore moins la porte.
Il s’abandonne à sa quiétude, ne se lassant jamais d’en célébrer la fièvre et le coton.
À quoi bon sortir s’il se chiffonne d’un rien ?
À quoi bon parader quand il lambine bien mieux ?
Le bonheur est sous sa couette. La routine lui colle au pilou.
Tu vois, Bernard ne fait pas semblant d’être un ermite : c’est vraiment un ours.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire